Tony Parker a soufflé ses 33 bougies il y a quelques jours. Et pourtant, vu son impact sur le basket-ball français, on pourrait penser qu’il est là depuis bien plus longtemps !
Aujourd’hui nous faisons un zoom sur le plus grand basketteur français de l’histoire.
Cela fait déjà 15 ans qu’il a disputé son premier match en équipe de France. C’était en 2000, et il avait alors seulement 18 ans. Passé par l’INSEP (le centre de formation de basket-ball français) puis par le Paris Racing, il rejoint la NBA dès 2001, drafté par les San Antonio Spurs de Gregg Poppovich et Tim Duncan.
Mais concentrons-nous sur son parcours sous le maillot bleu, et non sur sa carrière outre-Atlantique.
Tony Parker compte aujourd’hui 149 sélections en équipe de France (encore loin de 254 sélections d’Hervé Dubuisson, joueur emblématique des années 80) et 2366 points. Mais l’impact de Parker va bien au-delà des statistiques.
De grandes attentes très rapidement
Lors de ses deux premières années sous le maillot bleu, Parker évolue comme meneur remplaçant, derrière Laurent Sciarra (également son coéquipier en club). Les Bleus sont éliminés en quart de finale, mais le jeune meneur réussit à montrer de belles choses offensivement, même en sortant du banc.
Lors des championnats d’Europe 2003, Parker est déjà auréolé d’un titre NBA avec les Spurs et son statut en équipe de France a changé. Il est titulaire (et surtout capitaine) et livre une prestation digne des meilleurs joueurs européens. D’ailleurs, malgré l’échec au pied du podium des Bleus, Parker est élu dans le meilleur cinq de la compétition. Pour une énième fois l’EDF ne se qualifie pas pour les championnats du monde.
En 2005 (après avoir gagné un deuxième titre NBA avec les Spurs), il dispute les championnats d’Europe et malgré des prestations en demi-teinte, le co-capitaine (avec Boris Diaw) mène les bleus à une troisième place, significative de qualification pour les Championnats du monde de 2006. Coup du sort, une blessure l’empêchera de participer à la compétition.
C’est à cette époque, avec les départs de cadres comme Antoine Rigaudeau ou Laurent Foirest, que Parker devient le vrai patron de l’équipe de France. Sur, et en dehors du terrain. Il est le représentant du basket-ball français dans le monde et sa cote de popularité monte grandement en France. Pour exemple, les ventes du maillot de Parker sont décuplées en l’espace de quelques années.
Les résultats plutôt bons de l’équipe de France et de Parker provoquent un regain d’intérêt des français pour le basket ; que ce soit au niveau du nombre de licenciés, ou même des droits TV pour les matchs de l’EDF.
Malheureusement la France passe encore à côté de ces championnats d’Europe 2007 et ne se qualifie donc pas pour les JO 2008 à Pékin, pour la deuxième fois consécutive. Parker a fait une bonne compétition (battant notamment son record de points) mais s’est retrouvé trop esseulé face aux grandes écuries européennes.
L’année suivante, les Spurs annoncent d’ailleurs que leur meneur ne participera pas aux qualifications pour l’Euro 2009. Mais Parker, qui s’est toujours battu pour pouvoir représenter son pays, décide d’aller à l’encontre des dirigeants des Spurs et dispute ces qualifications.
La France se qualifie grâce à un excellent Parker et remporte la 5e place de l’Euro 2009, synonyme de qualification pour les championnats du monde 2010 et l’Euro 2011.
Après une saison très longue et des play-offs (phases finales NBA) éreintants, Parker annonce qu’il ne participera pas aux championnats du monde en 2010 mais qu’il sera présent en 2011 et 2012.
Signe flagrant du leadership de Parker en équipe de France, les Bleus livrent un championnat décevant et finissent 13e en 2010, sans leur meneur star.
L’âge d’or du basket-ball français
C’est à partir de cette époque et sous l’impulsion de leur meneur, capitaine et meilleur joueur, que la France va connaitre une sorte d’âge d’or avec un groupe jeune, performant et très impliqué, réussir à décrocher de très bons résultats d’années en années.
En 2011, les bleus décrochent une magnifique médaille d’argent, à l’époque la meilleure performance de l’histoire en Euro pour la France. Parker, toujours aussi excellent, termine meilleur marqueur du tournoi avec plus de 22 points par match et est encore une fois élu dans le meilleur 5 de la compétition.
Après des Jeux Olympiques quelque peu malchanceux et une défaite face à l’Espagne en quart de finale, l’équipe de France retrouve l’Euro en 2013 et va livrer la meilleure compétition de son histoire.
Elle sort aisément des phases de poules et arrive jusqu’en demi-finale face à l’Espagne. Parker livre un match dantesque, score 32 points (devenant par la même occasion le deuxième meilleur marqueur de l’histoire de l’Euro) et la France décroche la finale, qu’elle gagnera contre la Lituanie.
Tony Parker et la France décroche leur premier trophée de Champion d’Europe, en battant pour la première fois depuis 7 ans l’Espagne des frères Gasol et de Juan-Carlos Navarro. Il est le meilleur marqueur de la compétition et est élu meilleur joueur.
L’année suivante, il décide de ne pas participer aux championnats du monde 2014 (la France décrochera une très belle médaille de bronze) pour se réserver pour l’Euro 2015 et les JO 2016 à Rio.
Tony Parker, le joueur providentiel français
Son palmarès sous le maillot bleu est impressionnant :
- Champion des champions français de L’Équipe 2003 et 2013
- Élu dans le meilleur cinq de l’EuroBasket 2003
- Meilleur marqueur et élu dans le meilleur cinq de l’EuroBasket 2011
- MVP de l’Eurobasket 2013
- Meilleur basketteur européen de l’année FIBA Europe 2013 et 2014
Parker a donc été, depuis 2000, l’étendard, le capitaine, le « go-to-guy » (l’homme à tout faire) de cette équipe de France.
Depuis 2009 et l’arrivée de jeunes joueurs très talentueux, le Spur est un cadre, un mentor pour ces jeunes pousses, et il reste le meilleur joueur de cette équipe.
Il faudra d’ailleurs un très bon Tony Parker si la France veut garder son titre de champion d’Europe dans quelques jours pour l’Euro 2015 en… France !