L’histoire de l’équipe nationale française est marquée par du moins bon, mais également par de la magie, bien que ces moments ne soient jamais éternels. Dans les années 80, les Bleus auront connus l’une de leurs formations les plus emblématiques, avec son fameux carré magique composé par Platini, Tigana, Fernandez et Giresse.
Des compétences techniques aux services d’un jeu très offensif
Dans sa première version, le carré magique formé par le sélectionneur Michel Hidalgo était composé de Platini, de Giresse, de Tigana et de Genghini. La formule est presque gagnante puisque les Bleus parviennent à se hisser à la quatrième place du Mondial 82 qui se déroule en Espagne. C’est avec l’arrivée de Luis Fernandez que le jeu technique et très chatoyant des Bleus se confirme. Chaque touchée de balle est au service d’une tactique offensive très marquée et devient alors un rouleau compresseur intraitable.
Constituant un losange en milieu de terrain avec Fernandez à l’arrière, Tigana sur la gauche, Giresse à son opposé et Platini en milieu offensif, le carré magique gagne 14 des 18 rencontres dans lesquelles il est aligné. Comparativement, avec le même nombre, la victoire n’est que de 8 matchs lorsque le carré magique n’est pas formé. Les statistiques sont éloquentes et traduisent des talents de chaque joueur, mais surtout de l’organisation collective d’un noyau central. Dans un jeu impliquant le carré magique, les avants de pointe ne sont que des finisseurs et bien souvent relégués au second plan.
Euro 1984 aux anges, Mondial 1986 pénible
Lors de l’Euro 84 qui se déroule en France, le carré magique démontre tout son talent en gagnant tous ses matches durant la compétition, y compris la finale qui l’oppose à l’Espagne. Auteur d’un coup de chapeau contre la Yougoslavie en phase de poule, la France remporte une précieuse victoire contre le Portugal en demi-finale, après un but décisif de Platini dans les dernières minutes de la prolongation. En finale, la France s’impose 2-0 contre l’Espagne avec encore un but de Platini.
En 1986, le carré magique reprend du service pour conquérir le titre mondial cette fois-ci. Dans un Mexique disposant de stades en altitude et écrasé par la chaleur, les organismes sont éprouvés, mais les Français entament la phase de poule avec sérénité, en remportant notamment deux victoires et en réalisant un match nul contre le rouleau compresseur de l’Union soviétique. Les Bleus sont néanmoins en deuxième place de poule à cause de la différence de but. EN huitième de finale, la France élimine le champion du monde en titre, l’Italie. L’un des deux buts tricolores est marqué par Platini. En quart de finale, les Bleus résistent à l’équipe brésilienne menée par Socratès et parviennent à remporter la séance de tir au but. La débauche d’efforts consentis dans ce match a annoncé la fin d’une époque magique, la France ayant perdu la demi-finale contre l’Allemagne (RFA). Les Bleus se consolent avec la troisième place de la compétition.